Ép. 03 : En évolution : Les femmes de Queen’s Park

 

 

La transcription de l’épisode

29 mars 2021 40 minutes (l'audio)

 

[00:00:09]

Stephanie: Bienvenue au balado « Parlons du parlement ». Je m’appelle Stephanie et Erin m’accompagne pour un épisode très spécial.

 

[00:00:14]

Erin: Bonjour tout le monde. Ici à « Parlons du parlement », nous examinons l’histoire et la fonction du parlement de l’Ontario.

 

[00:00:20]

Stephanie: Mais aujourd’hui, nous faisons les choses un peu différemment. Nous sommes heureuses d’accueillir des invitées très spéciales en l’honneur de la Journée internationale des femmes, qui a eu lieu le 8 mars dernier.

 

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Erin: Au cours des dernières semaines, nous nous sommes entretenues avec trois anciennes députées provinciales pour connaître leurs expériences en tant que femmes en politique.

 

[00:00:37]

Stephanie: Croyez-nous, vous ne voulez pas manquer ça. Mais d’abord, nous voulons vous offrir un aperçu du rôle des femmes en politique et de son évolution à Queen’s Park au fil du temps.

 

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Erin: Les femmes se sont impliquées pour la première fois en politique pendant le mouvement des suffragettes, qui a commencé dans les années 1870 en Ontario. Toutefois, certaines d’entre elles ont dû attendre jusqu’au 12 avril 1917 pour obtenir le droit de voter aux élections provinciales de l’Ontario.

 

[00:01:01]

Stephanie: Deux ans plus tard, la loi permettant aux femmes de se présenter comme candidates aux élections fut adoptée. Bien que deux femmes se furent présentées comme candidates, aucune d’elles ne fut élue.

 

[00:01:11]

Erin: Ce n’est que 24 ans plus tard que l’Ontario vit sa première députée élue à l’Assemblée législative.

 

[00:01:19]

Stephanie: En fait, ce sont deux femmes qui furent élues en 1943 — Agnes Macphail et Ray Luckock.

 

[00:01:26]

Erin: Bien qu’elles aient abattu l’obstacle à la participation des femmes en politique, la voie à suivre ne fut pas facile.

 

[00:01:33]

Stephanie: En effet. Agnes Macphail perdit son siège en 1951, et ce ne fut qu’en 1963 qu’une autre femme fut élue à l’Assemblée. Cette fois-ci, Ada Pritchard fut la seule femme élue. Ce n’est en 1971 que plus d’une femme furent de nouveau élues à l’Assemblée législative de l’Ontario — Margaret Birch et Margaret Scrivener.

 

[00:01:54]

Erin: Le saviez-vous? Margaret Birch fut aussi la première femme nommée au Conseil des ministres en 1972.

 

[00:02:00]

Stephanie: Le rôle des femmes au sein du système parlementaire s’est grandement élargi depuis l’élection des deux premières femmes élues à Queen’s Park. Depuis lors, les femmes ont occupé des postes comme celui de ministre des Finances, vice-première ministre, chef de l’opposition officielle et même première ministre.

 

[00:02:14]

Erin: Aujourd’hui, les femmes représentent 39,5 % des députés et députées qui siègent à l’Assemblée législative de l’Ontario.

 

[00:02:20]

Stephanie: Il y a eu beaucoup de progrès depuis 1917 : de l’élection des deux premières députées en 1943 à aujourd’hui, plus de 140 femmes ont siégé à l’Assemblée.

 

[00:02:30]

Erin: Nous voulions savoir ce que signifie être une femme au parlement et comment nous pouvons encourager plus de femmes à faire le saut en politique. Nous avons donc discuté avec trois anciennes députées à propos de leur expérience à l’Assemblée législative de l’Ontario.

 

[00:02:45]

Stephanie:  Nous avons eu d’excellentes conversations et avons beaucoup appris de nos invitées, et nous espérons que vous en appreniez autant.

 

[00:02:50]

Erin: Nous nous sommes d’abord assises avec Sharon Murdoch. Sharon Murdoch était la députée provinciale pour la circonscription de Sudbury de 1990 à 1995. Pendant son mandat, elle a été adjointe parlementaire au ministre du Travail et a déposé plusieurs projets de loi, y compris un projet de loi de député pour que le huard à collier devienne l’oiseau officiel de l’Ontario et un projet de loi d’intérêt privé pour créer la charte de l’Université Nipissing. Sharon a également joué un rôle crucial pour faire adopter la Loi sur l’équité salariale, une loi qui permet aux femmes d’exercer leur droit de salaire égal pour travail égal. Avant de faire le saut en politique, Sharon était enseignante et directrice avant de terminer ses études en droit. Après son mandat en tant que députée, elle a été directrice exécutive de la commission de planification en main-d’œuvre de Sudbury et Manitoulin et s’est concentrée sur l’analyse du marché du travail et du développement communautaire. Merci de vous être jointe à nous, Sharon.

 

[00:03:44]

Sharon : Merci de m’avoir invité.

 

[00:03:46]

Stephanie: Pour commencer : quelles expériences personnelles vous ont incité à poursuivre une carrière en politique?

 

[00:03:52]

Sharon : Lorsque j’ai fait mes études en commerce et ensuite en droit, j’ai suivi des cours qui traitaient de mesures législatives. J’ai trouvé ça fort intéressant, et j’ai évidemment attrapé la piqûre. Et enfin, je crois qu’après, lorsque j’ai décidé de ne pas pratiquer le droit, j’ai travaillé en tant qu’adjointe de circonscription au compte de deux députés, puis je me suis présentée.

 

[00:04:22]

Et c’est là que, vraiment, si je n’avais pas la piqûre à ce moment-là, je l’ai certainement attrapée. Je me suis impliquée dans l’association de circonscription et c’est là que j’ai vraiment fait le saut. Je suis ensuite allée à Toronto pour suivre une formation expliquant comment se présenter à une élection. Lorsque le parti m’a dit, tu sais, avec tes antécédents en enseignement du droit des affaires, pourquoi ne te présentes-tu pas comme candidate? Et j’ai dit, ben, je n’y avais jamais pensé. Donc, et je n’y avais jamais… je veux dire, j’ai toujours cru que je travaillerais pour aider à faire élire quelqu’un d’autre. Donc, en tout cas, j’ai confirmé avec le président de la circonscription parce que je ne voulais pas, disons, marcher sur les pieds de personne. Et, oui, donc je me suis présentée aux élections de 1987 et j’ai perdu. Puis je me suis présentée en 1990 et j’ai gagné.

 

[00:05:26]

Erin: Et alors, y a-t-il des projets de loi que vous avez déposés pendant votre mandat dont vous êtes fière?

 

[00:05:33]

Sharon : Je suis particulièrement fière de la Loi sur l’emblème avien. Et en fait, de Matthew Conroy, OK, qui était en sixième année, et qui a remporté le prix pour avoir choisi le huard comme emblème avien. Et en fait, le ministre est venu à Sudbury et a accompagné Matthew en hélicoptère. Il lui a donné comme prix un grand tableau magnifique d’un huard peint par un artiste ontarien. Et Matthew, lorsque j’ai gagné les élections, avait 17 ans. Et ce qui s’est passé, le parti libéral a prorogé l’Assemblée et... le projet de loi de Matthew n’a pas été débattu. Donc, il a perdu. Ça a disparu. Tout a disparu. OK. Alors, l’un des députés du parti conservateur a relancé la Loi sur l’emblème avien, puis il y a eu une grande discussion pour choisir entre le huard ou le geai bleu. Et puis... puisque le choix était pratiquement déjà fait, il fallait que Matthew en reçoive l’honneur. Ils ont essayé de le relancer et encore une fois, il y a eu une prorogation sans que la loi soit adoptée. Donc le pauvre Matthew devait à chaque fois refaire le trajet lorsque l’on débattait de son emblème, et il vit à Sudbury. Bien sûr, j’ai parlé avec lui et avec sa mère et son père. Je leur ai dit, je leur ai promis, je les ai accompagnés à Toronto. On a fait la première lecture. On a fait la deuxième lecture. Matthew était là. On a pris une photo devant les portes de la Chambre parce qu’on ne pouvait pas prendre de photo à l’intérieur. Mais en tout cas, puis... Puis on l’a prise et je lui ai promis lorsqu’on dînait ce jour-là que son emblème serait adopté. Quoi qu’il arrive. Le chef de mon groupe parlementaire a négocié avec le parti libéral et le parti conservateur pour faire adopter certains projets de loi, comme vous le savez, c’est ce qui se passe à la fin d’une session. Et mon projet de loi ne figurait pas sur la liste. Donc, j’étais vraiment fâchée. Et je me suis dit : Non, vous n’allez pas faire subir ça encore à ce pauvre gars de 17 ans, et je les avais fait revenir pour qu’ils puissent être là pour la troisième lecture pour qu’on puisse tous célébrer ensemble et s’emballer. Et donc, j’ai parlé à tous les membres de mon groupe parlementaire et j’ai dit, on doit le faire, alors on a fait du bruit. Je suis certaine qu’ils m’ont vraiment aimé pour ça, mais en tout cas, le projet de loi a été adopté. Il a passé la troisième lecture. Donc, oui, ce projet de loi en particulier.

 

[00:08:32]

Erin: Aaaaah, j’oublie toujours à quel point le processus peut être long, même si j’en parle tout le temps. Et difficile aussi.

 

[00:08:40]

Stephanie: En parlant de difficile. Est-ce que le fait que vous êtes une femme vous a posé des défis en politique? Si oui, comment les avez-vous surmontés?

 

[00:08:50]

Sharon : Par exemple, j’ai porté — OK. J’étais l’une des premières femmes à porter un tailleur-pantalon.

 

[00:08:58]

Stephanie: Oh!

 

[00:09:00]

Sharon : Oui, parce que les femmes ne portaient pas de tailleurs-pantalons et je les portais toujours, donc je n’ai jamais cru que ça présenterait un problème. Et je me souviens d’un député qui, à vrai dire, tu sais, qui m’a examiné, et je ne mesure que cinq pieds. Tu me suis? Donc, il m’a examiné de la tête aux pieds, tu sais, de façon vraiment méprisante, et il a dit : « C’est tellement bien de voir », d’une voix super sarcastique, « c’est tellement bien de voir des habits décontractés à l’Assemblée. »

 

[00:09:47]

Erin: Habits décontractés. Wow.

 

[00:09:50]

Sharon : Oui. Donc moi, je l’ai dévisagé et je... Je... J’étais abasourdie. Vraiment, je le fixais des yeux et je pensais, tu sais, franchement, c’est une bien triste situation lorsqu’on qualifie de décontracté le tailleur-pantalon. Et j’ai dit « ben, êtes-vous confortable dans vos pantalons? Moi aussi ». C’est en effet la raison pour laquelle je ne portais pas vraiment de tailleurs-pantalons avant les séances de nuit qui ont eu lieu lors de ma première année. Puis je me suis dit que je n’allais pas rester assise, pendant 12 heures, comme désolée les gars, mais je suis assise, vous savez, en jupe — je n’aimais pas les jupes tant que ça —, mais oui. Donc, c’est ça, des choses comme ça. J’ai pensé, parfois, lorsque je faisais mes tournées pour promouvoir l’indemnisation des travailleuses et travailleurs, on me posait des questions sur l’étendue de mes connaissances. Mais j’ai facilement résolu ça parce que j’avais de fortes connaissances et j’ai une bonne mémoire et je lis beaucoup. Et ça n’a pas changé. Même à 74 ans. Donc, voilà. Vraiment, je n’ai pas... Personne n’a fait quoi que ce soit de flagrant. Disons-le comme ça.

 

[00:11:18]

Stephanie: Ça me fait penser, selon vous, quels sont les obstacles qui empêchent les femmes de s’impliquer en politique?

 

[00:11:26]

Sharon : Oui. Bon. J’ai quelques opinions.

 

[00:11:31]

Stephanie: Excellent.

 

[00:11:32]

Sharon : Surprise, surprise. Bon, d’accord. Un gros obstacle pour les femmes, c’est la famille. Surtout ça. Plus qu’autre chose. Parce que, enfin, dans l’ensemble, les femmes sont des bourreaux de travail. Et nous sommes, enfin, tu sais, on connaît des femmes qui ne savent pas c’est quoi ne pas travailler. Je, à vrai dire, bon. Les gars sortent et font la fête aux bars et nous, les femmes, c’était quelque chose qu’on faisait rarement. Enfin, j’ai été à l’Assemblée pendant quatre ans et demi. Je suis allée au magasin Eaton une seule fois parce que ma sœur avait besoin de quelque chose qu’on n’avait pas à Sudbury, mais le magasin Eaton l’avait. Je suis allée à une partie de baseball. Je n’avais jamais assisté à un match des Blue Jays, donc je suis allée et ils ont gagné cette année-là.

 

[00:12:40]

Erin: Ah oui.

 

[00:12:41]

Sharon : Oui, ils ont gagné. Et je suis allée à une soirée de ballet. Bref, on planifiait des semaines et des semaines à l’avance parce que, en effet, il y avait tellement de réunions que lorsque j’avais une soirée libre, tout ce que je voulais, c’était d’aller à la maison et me détendre dans un bain. Tu sais de quoi je parle? Donc, oui. Donc, pendant mes quatre ans et demi, ce sont les trois sorties que j’ai faites. Fait que, c’était, je dirais qu’il y a probablement d’autres obstacles, mais c’est le plus important. Plus qu’autre chose. Ce n’est pas un manque de connaissances ou d’aptitudes, rien de ce genre. C’est... C’est peut-être la confiance en soi qui... parce que les femmes ont tendance à douter d’elles-mêmes, plus souvent que les hommes. Je ne sais pas.

 

[00:13:39]

Erin: Qu’espérez-vous voir en ce qui concerne la participation des femmes en politique à l’avenir? Y a-t-il des mesures que nous pouvons prendre pour y arriver?

 

[00:13:47]

Sharon : Oui, il y en a.

 

[00:13:50]

Erin : Parfait.

 

[00:13:51]

Sharon : Surprise! Tout d’abord, je crois que les élèves doivent avoir des cours de citoyenneté chaque année de la septième année à la douzième année. Ils doivent mieux comprendre l’importance de la politique et, ou plutôt, l’importance de la participation civique et l’effet que la participation a sur leur vie quotidienne. Les enfants doivent savoir que, je ne crois pas qu’ils s’en rendent compte — en fait, non je ne crois pas — ils ne s’en rendent pas compte, mais les adultes non plus, mais nous devons commencer tôt, ils doivent commencer assez jeunes pour que lorsqu’ils deviennent adultes — c’est peut-être un plan à long terme —, qu’ils connaissent la politique, c’est une autre chose que les femmes font très bien, les enfants vont comprendre l’importance de la politique et pourquoi leur vote est important. Donc, ça, c’est numéro un. Je crois aussi que les femmes devraient s’impliquer dans leur association de circonscription, peu importe leur inclinaison politique. Parce que c’est comme ça qu’elles vont faire partie du groupe et, tu sais, elles peuvent considérer plus tôt si elles veulent se présenter aux élections. Je recommande aussi de participer au sein des établissements locaux, soit les conseils scolaires ou tout simplement des groupes généraux. Je crois que, tu sais, que ce soit en santé ou en politique, soit local ou pour les conseils scolaires ou peu importe, que si on s’implique ou encore si nos enfants participent à une ligue de hockey, je veux dire, de prendre part, comprendre le fond des ligues sportives pour les enfants, on peut développer ses aptitudes dans un domaine et cultiver sa présence médiatique. Je crois fermement, j’étais super bonne là-dedans, que, peu importe ce qu’on décide de faire, tu peux devenir l’experte ou maîtriser des connaissances ou être la personne-ressource pour un sujet et il faut se faire connaître pour que les médias sachent qui tu es, ce que tu fais et que tu es la personne-ressource pour ce sujet. Et les médias finissent par te connaître. Donc, je crois que c’est très, très important. Et, euh, oui.

 

[00:16:09]

Stephanie: Wow. Quelles vie et carrière intéressantes à l’Assemblée! Nous avons bien aimé jaser avec Sharon, mais nous avons aussi eu l’occasion de parler avec Janet Ecker. Janet Ecker était la députée provinciale pour la circonscription de Pickering-Ajax-Uxbridge de 1995 à 2003. Pendant cette période, elle a occupé plusieurs postes au sein du Conseil des ministres, y compris ministre des Finances, ministre de l’Éducation, ministre des Services sociaux et communautaires et leader parlementaire du gouvernement. Elle a été la première femme à présenter un budget en tant que ministre des Finances. Avant de passer en politique, Janet était directrice des politiques de l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario. Après son mandat à l’Assemblée législative, elle a exercé un mandat en tant que présidente et directrice générale de la Toronto Financial Services Alliance. Janet est également l’une des fondatrices d’À voix égales, un organisme multipartite œuvrant à faire élire plus de femmes. Elle est devenue Membre de l’Ordre du Canada en 2016. Merci beaucoup de vous être jointe à nous, Janet.

 

[00:17:02]

Janet : C’est un plaisir d’être ici.

 

[00:17:04]

Stephanie: Nous sommes très heureuses d’animer cet épisode spécial en l’honneur de la Journée internationale des femmes. Nous nous réjouissons de pouvoir faire ces entretiens et nous voulons entrer dans le vif du sujet. Donc, racontez-nous quelques-unes de vos expériences personnelles qui vous ont incité à poursuivre une carrière en politique.

 

[00:17:20]

Janet : En fait, j’ai commencé ma carrière comme journaliste pour une très, très brève période. J’ai eu l’occasion de venir travailler pour le gouvernement de l’Ontario et ça me paraissait un travail passionnant. J’ai vraiment aimé. J’ai quitté le gouvernement, j’y avais occupé divers emplois. Mais je n’étais jamais loin de la politique. Je trouvais ça un sujet divertissant. Je, tu sais, j’ai fait du bénévolat, j’ai travaillé pour de nombreux candidats et candidates dans ma circonscription et aux alentours et j’ai vraiment aimé ça. Mais je n’ai jamais cru que j’allais me présenter. Absolument jamais cru que j’allais me présenter. Et, apparemment, j’étais la seule personne qui n’y pensait pas. Tout le monde était convaincu que j’allais me présenter. Après six mois, lorsque l’association de circonscription m’a approché pour les élections de 1990, les gens de l’association m’ont approché et m’ont dit qu’ils voulaient que je me présente comme candidate. Et, personnellement, ce n’était pas un bon moment pour moi. Je venais de décrocher un nouvel emploi, mon mari et moi avions acheté une maison. On avait une grosse hypothèque. Mais, quand même, je savais qu’ils reviendraient. Probablement. Et, tu sais, c’est ça qui s’est passé en 1995. Donc, après avoir débattu la question avec moi-même pendant six mois, un dimanche après-midi, mon mari et moi nous étions dans un petit pub local. Je me suis tournée vers lui et j’ai dit, très clairement, tu sais « chéri, je vais me présenter aux élections, je vais le faire. » Puis il m’a regardé et a dit : « bien sûr, ma chérie. » Mais je suis très contente d’avoir pris cette décision. De plus, à l’époque, en tant que femme, ma situation me permettait de me présenter. Plusieurs femmes qui souhaitent peut-être se présenter ne le font pas, soit parce qu’elles n’ont pas l’occasion ou à cause de circonstances personnelles. Donc j’ai senti que je devais me présenter. Mais d’autre part, enfin, je crois que je voulais simplement voir si je pouvais. Si je pouvais le faire. Je veux dire, j’étais déjà engagée depuis des années et j’offrais des conseils à des politiciens, et tout ça. Une partie de moi-même voulait simplement voir si j’étais aussi formidable que je le croyais. Et le reste, c’est de l’histoire ancienne.

 

[00:19:26]

Stephanie: Vous avez dit que vous avez passé beaucoup de temps à travailler pour le gouvernement, pas comme élue, mais plutôt dans les coulisses. Avez-vous subi un choc culturel lorsque vous êtes passée sur scène, surtout lorsque vous étiez ministre de plusieurs ministères?

 

[00:19:42]

Janet : Oui et non. Heureusement, je connaissais mes lacunes, ce qui est toujours utile. Peu importe le travail qu’on fait, il est important de savoir ce qu’on ne sait pas. Donc, j’étais déjà habituée à beaucoup d’éléments, mais c’est quand même très différent, si je puis dire, lorsqu’on est l’élue, et une petite anecdote ici… Pendant la campagne, j’avais, euh, tu sais, j’étais candidate et le parti avait organisé l’un de ces grands évènements avec le... celui qui est devenu le premier ministre, le chef du parti à l’époque, et, enfin, bref, toutes les candidates et tous les candidats ont été rassemblés pour, tout simplement, présenter au monde à quel point notre équipe était formidable. Et, bien sûr, puisque j’ai travaillé avec de nombreux politiciens auparavant, tu sais, lorsqu’on entre dans une pièce, évidemment il y a toutes ces caméras et tout ça. Donc, je me suis immédiatement glissée hors de vue des caméras. Parce que, en tant que membre du personnel, tu sais, on n’a pas le droit d’être à l’avant-plan. Et je me souviens des organisateurs et organisatrices... Ils riaient et ils m’ont pris par le bras et m’ont guidé sur scène et ils ont dit : « Ohé, Ecker! Tu ne peux pas t’en sortir maintenant! » Donc c’était un rôle différent, une perspective différente. Et je crois que c’est très important, pas seulement en politique, mais pour n’importe quel emploi. Et comme on me l’a dit, heureusement, il y a de nombreuses années, quelqu’un m’a dit « tu sais, Janet, avec tout ce que t’as fait avant aujourd’hui, t’as tout ce qui faut pour cet emploi.  Mais après aujourd’hui, c’est le jour J. Donc tu ne peux pas t’asseoir sur tes lauriers. C’est un nouveau jour, et tu vas avoir besoin de nouvelles compétences, d’apprendre une nouvelle façon de faire les choses. Tu dois connaître tes faiblesses. » Donc, heureusement, je savais que je devais m’y habituer et c’est une bonne chose que je n’aie pas été nommée ministre lors de ma première année. Enfin, d’une part, je savais que j’étais une candidate potentielle pour le Conseil. À vrai dire, j’étais déçue pendant environ 30 secondes après l’appel d’un ami qui m’a dit, « tu sais, tu ne feras pas partie du Conseil des ministres cette fois-ci. » J’étais déçue sur le coup, mais je me suis dit que, en fait, c’était mieux ainsi parce que j’ai passé ma première année à apprendre comment être une députée, une politicienne, comment m’établir dans ma circonscription, parce qu’il faut former son équipe dans la circonscription. Bref, heureusement, j’étais entourée de personnes douées. Mais ça prend du temps et il faut apprendre. Et donc, j’ai profité de ma première année pour apprendre comment être une élue, ce qui m’a permis d’acquérir des bases solides. Donc, lorsque j’ai finalement été nommée au Conseil des ministres, je ne me suis pas mis les pieds dans les plats autant que si j’avais été débutante.

 

[00:22:22]

Erin: Et une partie de votre biographie dit que vous avez été la première femme à présenter un budget. C’était sûrement un moment mémorable, je suppose, à un niveau personnel.

 

[00:22:35]

Janet : Oui, en effet, et ce qui est amusant, c’est qu’on n’y a pas vraiment pensé. À l’époque. À vrai dire, c’était tout simplement mon premier budget. J’ai eu le privilège de présenter deux budgets à l’Assemblée. Mais, euh, bref, lorsqu’on s’y est mis, et je ne me souviens pas qui l’a réalisé, mais, en fait, la première femme qui a occupé le poste, à l’époque c’était celui de trésorière, c’était la Dre Bette Stephenson. En fait, elle a été nommée, mais à l’époque, c’était un gouvernement minoritaire. Le parti a été au pouvoir seulement deux ou trois mois. Donc elle n’a pas eu la chance de terminer un cycle financier. Et c’est ainsi que je suis devenue la première femme à présenter un budget à l’Assemblée. Je suis aussi la deuxième personne de ma ville natale, Exeter en Ontario, à occuper le poste de ministre des Finances. Il n’y a pas beaucoup de petites villes en Ontario qui puissent se vanter d’être le lieu d’origine de deux ministres des Finances. Et, ce que j’ai fait, c’est que j’ai cité Charles McNaughton. C’est vrai. Lorsque j’ai présenté mon budget, j’ai cité son premier budget. Je l’ai invité ainsi que sa famille à venir y assister dans les tribunes. Et c’était, c’était un moment spécial, quoiqu’un peu amusant. Et, c’est ça, j’ai aimé ça.

 

[00:23:53]

Erin: Vous parlez de votre temps à Queen’s Park avec affection. Maintenant, une autre question : quels conseils voulez-vous offrir aux femmes qui songent à faire le saut en politique?

 

[00:24:03]

Janet : D’abord, fais-le. Mais deuxièmement, pense à ton plan de vie. Je veux dire, vous savez, parfois, lorsque les gens ont 22 ans, par exemple, on a vu des personnes qui ont connu un grand succès en politique et qui ont été élues pour représenter leur circonscription dans leur vingtaine, et vous savez, elles ont très bien fait. Mais je crois que, enfin, bon. Si t’as l’occasion, ben, saisis-la et prend la balle au bond! Mais si tu songes à te présenter, je crois qu’il faut se préparer. Et, et considères l’expérience professionnelle qui t’aidera, les compétences que tu veux acquérir et les choses à apprendre. Avant, parce que, et je me répète, l’expérience de vie est utile en politique. Et, comme je l’ai dit, chacun et chacune a une expérience différente, des perspectives différentes, mais l’expérience, vous savez, avoir accompli des choses... On n’a pas besoin, enfin, à l’époque, c’était surtout des avocats qui se présentaient. Euh, vous savez, ce n’est pas une exigence, ce n’est pas un modèle à taille unique. Mais de l’expérience professionnelle quelconque ou un curriculum vitae de ses accomplissements, quoi que ce soit, avant de se jeter dans l’arène politique est un atout. Parce que, malheureusement, après une carrière en politique, il y a de nombreux employeurs qui n’apprécient pas nécessairement l’expérience valable des élues et élus, vous savez, comme... L’ensemble des compétences n’est pas reconnu. Donc, parfois, pendant la transition à la vie civile, il faut pouvoir s’appuyer sur ses antécédents. Donc, il faut penser et planifier un peu. Il faut aussi se demander : « pourquoi se présenter? », parce que, c’est marrant, c’est qu’il y a de nombreux candidats et candidates qui se débattent pour être le chef d’un parti et qui ont de la difficulté à en expliquer la raison. C’est comme si, ces personnes veulent faire le boulot et sont hautement motivées. Mais lorsqu’on leur pose la question : « Qu’est-ce qui vous motive? Pouvez-vous nommer deux ou trois choses que vous comptez faire? » Ces personnes trouvent ces questions difficiles. Donc oui. Pourquoi veux-tu te présenter? J’ai été très chanceuse d’avoir fait partie d’un gouvernement, du Conseil des ministres, avec un portefeuille avec lequel je pouvais faire bouger les choses, et je veux croire que c’est ça que j’ai fait. Bref, oui, c’était une excellente période de ma vie et je le recommande fortement aux autres, peu importe leur genre ou inclinaison politique.

 

[00:26:34]

Erin: Qu’est-ce que vous espérez voir en termes de l’implication des femmes en politique? Êtes-vous optimiste que ça va se réaliser?

 

[00:26:43]

Janet : Oui, je, je veux, je veux que, je veux qu’on se rendre à un point où l’on ne parle plus de, je veux dire, lorsque j’ai commencé à la fin des années 70, début des années 80, environ, la mode pour les femmes était le « power dressing », la tenue de choc. Et comment est-ce qu’on pouvait atteindre les échelons supérieurs de l’échelle? Et comme, vous savez, on est maintenant en 2021, je me dis : « quand est-ce qu’on va arrêter d’en parler? Quand est-ce qu’on va y être? » Et nous réalisons d’excellents progrès de bien des façons. Je crois qu’on peut, vous savez, on, on ne devrait pas, vous savez, on ne devrait pas ignorer ça.

 

[00:27:19]

Stephanie: Pensez-vous qu’on se rendra au point où les discussions ne seront plus axées sur comment on peut encourager les femmes à s’impliquer plus en politique?

 

[00:27:27]

Janet : Je l’espère. À vrai dire, pour moi, c’est ça la définition du succès.

 

[00:27:31]

Stephanie: Qui eut cru que nous aurions la chance de parler avec la première femme ontarienne à présenter un budget en tant que ministre des Finances. C’est un accomplissement pas mal chouette. Notre dernier entretien est avec Mary Anne Chambers. Mary Anne Chambers était la députée provinciale pour la circonscription de Scarborough Est de 2003 à 2007. Elle a également été ministre de la Formation et des Collèges et Universités ainsi que ministre des Services à l’enfance et à la jeunesse pendant sa carrière à Queen’s Park. D’autres rôles notables comprennent vice-présidente principale à la Banque Scotia, présidente du conseil de Centraide Canada, vice-présidente du conseil d’administration de l’Université de Toronto, présidente du Canadian Club of Toronto, gouverneure de la Ligue des cadets de l’Air du Canada, et la liste continue. Elle est présentement gouverneure du Centre de recherches pour le développement international du Canada, agrégée supérieure à l’école d’affaires publiques et internationales du collège universitaire Glendon de l’Université York et membre du conseil consultatif externe pour l’Institute of Development Studies de l’Université de Guelph. Elle est récipiendaire de plusieurs distinctions prestigieuses, y compris une nomination à l’Ordre de l’Ontario en 2015 et une médaille du service méritoire du gouverneur général du Canada. Merci beaucoup de vous être jointe à nous, Mary Anne.

 

[00:28:37]

Mary Anne : Merci de m’avoir invité, Stephanie.

 

[00:28:39]

Erin: Nous avons mentionné dans votre biographie que vous étiez ministre de la Formation, des Collèges et Universités, ainsi que des Services à l’enfance et à la jeunesse. Avez-vous choisi ces portefeuilles?

 

[00:28:50]

Mary Anne : Erin, c’est une très magnifique question. Je vais t’expliquer pourquoi je crois que c’est une question magnifique. C’est parce que, surtout au palier fédéral, il y a eu, tu sais, des évènements qui suggèrent que les gens choisissent leurs portefeuilles. Par contre, ça serait très chaotique, si c’était le cas, à mon avis.

 

[00:29:18]

Erin: Peut-être.

 

[00:29:19]

Mary Anne : Donc, la réponse est non.

 

[00:29:21]

Erin: OK.

 

[00:29:22]

Mary Anne : Je crois qu’on m’a donné le ministère de la Formation, des Collèges et Universités à cause de mon expérience en bénévolat, tu sais, à l’Université de Toronto avant ma carrière au gouvernement. J’ai adoré ce portefeuille. J’étais ravie lorsque, lorsqu’on m’a nommé au Conseil des ministres et donné ce portefeuille. C’était comme s’il m’était destiné. Donc, lorsqu’on m’a avisé un an et demi plus tard qu’on me donnait le portefeuille des Services à l’enfance et à la jeunesse, j’étais anéantie. Mais j’ai gardé le sourire. Et lorsque je suis revenue chez moi, j’ai raconté à mon mari ce qu’englobait le portefeuille. Il m’a dit : « le premier ministre te connaît plus que tu ne le crois ». Et en un clin d’œil, je suis devenue passionnée des Services à l’enfance et à la jeunesse. Donc mes, mes, vous savez, mes portefeuilles étaient véritablement faits pour moi. Et même si je ne raffolais pas autant de l’aspect politique de la fonction publique, j’adorais mes portefeuilles et je, la politique publique me manque terriblement encore.

 

[00:30:51]

Stephanie: Avez-vous éprouvé des défis en tant que députée ou ministre parce que vous êtes une femme?

 

[00:31:00]

Mary Anne : Il n’y a aucun défi qui me vient à l’esprit qui découlerait de mon genre, mais c’est peut-être parce que j’étais très accomplie dans l’industrie dans laquelle j’ai travaillé. Mais si, si l’on considère le contexte de l’industrie, 75 % du personnel dans le secteur bancaire sont des femmes. Cependant, lorsque j’étais vice-présidente, et par la suite, vice-présidente principale, je pouvais compter sur mes doigts le nombre de femmes que je connaissais ou qui étaient mes collègues occupant ces postes. Je, vous savez, avoir passé du temps dans ce secteur, si ça va, j’ai vécu de nombreuses expériences où j’étais la seule femme à une réunion, ou encore où le président de la réunion saluait tout le monde en disant : « bonjour, messieurs. » Et je répondais « Allô! » Ou ils commençaient la réunion avec « comment a été la fin de semaine, messieurs? » Et je répondais « Moi aussi, j’ai eu une bonne fin de semaine », vous savez. Bref, ça et toutes les autres choses qui peuvent me définir comme différente, peut-être que j’étais, à cet égard, beaucoup plus tenace.

 

[00:32:30]

Erin: Selon vous, quels sont les avantages d’avoir plus de femmes impliquées en politique ou, plus généralement, dans le processus politique?

 

[00:32:39]

Mary Anne : Ma carrière en fonction publique m’a appris que la consultation est importante. J’ai appris que le processus peut être aussi important que le résultat. Il m’est apparu bien évident que le succès de toute politique dépend sur l’engagement d’autant de personnes que possible qui seront touchées par ces décisions. Et en fait, j’étais très bonne en politique. Je n’avais pas appris l’importance du processus face aux résultats dans le secteur privé. Bien que, même dans le secteur privé, je savais de façon intuitive que l’opinion des femmes, tout comme celles des hommes, devait être valorisée. Les femmes sont parties prenantes. En tant que consommatrices, nous avons des opinions et des préférences. Nous sommes soignantes et éducatrices. Nous gérons les foyers. Nous jonglons avec des priorités familiales. Nous établissons des budgets. Les femmes sont bien éduquées. Nous tenons des postes professionnels. Nous sommes décideuses. En politique, nous votons. Donc, pourquoi ne pas participer au processus législatif et de politique publique?

 

[00:34:05]

Stephanie: Vous avez parlé de votre rôle de ministre des Services à l’enfance et à la jeunesse, pensez-vous qu’un homme chargé de ce portefeuille, ou que le fait que vous êtes une femme a changé votre perspective à l’égard de la politique?

 

[00:34:20]

Mary Anne : En fait, vous savez, je crois que c’est en plein dans le mille. C’est que, d’une part, je dirais que c’est non seulement la présence d’une sensibilité, mais aussi la volonté de reconnaître que c’est bien de se soucier de certaines choses. Voici un exemple. Un soir, j’étais à un banquet avec un organisme qui aide les jeunes à faire la transition hors du système de protection de l’enfance. J’y suis allée, il y avait un souper de préparé et on a jasé. Je devais rencontrer un groupe d’exploitants de foyers d’accueil quelques jours plus tard. Donc j’ai demandé aux jeunes : « qu’est-ce que vous voulez que je dise à ces gens-là? » Ils m’ont répondu : « nous voulons que vous leur disiez de nous traiter de la même façon qu’ils traitent leurs enfants biologiques. Nous voulons que vous leur disiez de ne pas s’attendre à ce que nous demandions la permission lorsqu’on veut quelque chose dans le frigo. Nous voulons que vous leur disiez de ne pas imposer de couvre-feu plus strict que le couvre-feu de leurs enfants biologiques. » Et ils ont énuméré plusieurs autres demandes, chacune ne faisait que me briser le cœur un peu plus. Et puis une jeune femme a dit : « mais n’oubliez pas de les remercier d’être là pour nous ». Elle a dit : « Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans ma famille d’accueil, même si j’ai toujours envie de rencontrer ma mère biologique. » Et ma mère à moi était décédée à peine quelques semaines avant ça. Et c’est là que j’ai craqué. Je me suis mise à pleurer. Et, ces jeunes, ces jeunes hommes et jeunes femmes qui ont enduré beaucoup plus de souffrances que moi. Ils m’ont serré dans leurs bras et ont compati et ils m’ont demandé de parler de ma mère. Je... J’ai... J’ai peut-être tort, mais je ne peux pas imaginer un homme qui aurait pleuré, même si c’est ce qu’il avait ressenti. Je crois que, à cet égard, il y a probablement des différences quant à nos attentes des différents genres, pas nécessairement sur ce que ressentent les gens, mais sur comment ils se présentent.

 

[00:37:34]

Erin: En pensant à l’avenir, qu’espérez-vous voir en ce qui concerne la participation des femmes en politique?

 

[00:37:39]

Mary Anne : Enfin, j’espère, j’espère sincèrement voir plus de femmes en politique. Je crois qu’on va s’y rendre en identifiant, en encourageant et en appuyant de façon proactive les femmes qui croient qu’elles peuvent servir le bien public. Les philosophes politiques définissent la politique comme étant le service du bien public. Et, et je suis très consciente que la revendication est importante. J’ai beaucoup appris auprès de nombreuses personnes qui étaient impliquées en politique, mais qui n’occupait pas un poste politique. Beaucoup d’entre elles étaient des femmes. Ces personnes m’ont aidé à comprendre les enjeux qui, selon elles, devaient intéresser le gouvernement. Je suis très heureuse d’avoir pu appendre auprès d’elles. Et, peut-être, ces personnes pourront travailler en politique. Lorsqu’elles se retrouvent à un moment de leur vie qui leur convient.

 

[00:38:59]

Stephanie: Nos entretiens étaient vraiment intéressants. Je suis tellement heureuse d’avoir eu l’occasion de parler avec ces femmes extraordinaires. Elles avaient des histoires vraiment passionnantes et d’excellents conseils.

 

[00:39:08]

Erin: Je tiens à remercier Sharon, Janet et Mary Anne pour leur participation à cet épisode spécial du balado. C’était génial d’en apprendre sur leurs expériences au parlement dans leurs propres mots.

 

[00:39:19]

Stephanie: Par contre, je suis déçue qu’on n’ait pas eu d’anecdotes.

 

[00:39:21]

Erin: À vrai dire, nous avons réussi à en insérer une, mais nous allons certainement nous rattraper au prochain épisode, avec beaucoup plus d’anecdotes.

 

[00:39:29]

Stephanie: Absolument. Joignez-vous à nous au prochain épisode pour explorer l’histoire de l’architecture de Queen’s Park, de sa construction jusqu’à aujourd’hui. L’édifice de l’Assemblée législative est un sujet fascinant en matière d’exploration architecturale.

 

[00:39:41]

Erin: J’ai hâte!

 

[00:39:42]

Stephanie: Merci tout le monde d’avoir écouté le balado « Parlons du parlement », où nous enseignons au public tout ce qui a trait au parlement.

 

[00:39:47]

Erin: Nous devons y aller. J’entends la sonnerie.

 

[00:39:57]

Stephanie: Le balado « Parlons du parlement » est produit par la Direction du protocole parlementaire et des relations publiques de l’Assemblée législative de l’Ontario.

 

[00:40:03]

Erin: Médias sociaux gérés par la Direction du protocole parlementaire et des relations publiques de l’Assemblée législative de l’Ontario.

 

[00:40:08]

Stephanie: Les recherches ont été effectuées par le Bureau des recherches pour la Table de l’Assemblée législative de l’Ontario.

 

[00:40:13]

Erin: Merci de nous avoir écoutées. Si vous avez aimé cet épisode, veuillez nous appuyer en le partageant et en vous abonnant.

 

[00:40:19]

Stephanie: Pour plus d’anecdotes concernant le parlement de l’Ontario, suivez-nous sur Twitter (lien externe) et Instagram (lien externe) : @parloneducation. Et en anglais sur Twitter (lien externe) : @onparleducation.

 

[00:40:31]

Erin: Encore une fois, merci et à la prochaine.