Ép. 01 : Une courte histoire du parlement en Ontario

Ce balado a été enregistré uniquement en anglais. Écoutez l’enregistrement original en utilisant le lecteur ou lisez la transcription en français ci-dessous.

 

 

La transcription de l’épisode

20 janvier 2021  13 minutes (l'audio)

 

[00:00:05] Erin : Bienvenue au balado « Parlons du parlement ». Je m’appelle Erin et je suis agente d’information et d’éducation à l’Assemblée législative de l’Ontario. J’effectue des visites guidées et j’organise de nouveaux programmes amusants au sein de l’édifice.

[00:00:18] Stephanie : Et je m’appelle Stephanie et je suis agente de développement de programme et liaison communautaires. Je fais des tournées dans les écoles pour offrir des programmes éducatifs et je trouve des moyens novateurs de promouvoir l’Assemblée.

[00:00:26] Erin : Nous travaillons pour la Direction du protocole parlementaire et des relations publiques de l’Assemblée législative de l’Ontario.

[00:00:32] Stephanie : Okay, Erin, maintenant on le dit vite cinq fois.

[00:00:35] Erin : Honnêtement, je crois ne pas pouvoir réussir ce casse-langue. Mais que fait notre Service, au juste?

[00:00:41] Stephanie : Notre Service est responsable d’enseigner au public en quoi consiste l’Assemblée. Comme nous l’avons déjà dit, ceci signifie effectuer des visites guidées, visiter des écoles, enseigner les élèves présents dans l’édifice, ou, de nos jours, de façon virtuelle, ainsi que promouvoir l’histoire et le patrimoine de l’Assemblée législative de l’Ontario par le biais des médias sociaux. C’est pourquoi nous sommes très enthousiasmées de lancer notre nouveau balado, « Parlons du parlement ». 

[00:01:02] Erin : Nous publierons un nouvel épisode chaque mois sur notre site Web et nous l’annoncerons aussi sur les médias sociaux. Chaque épisode traitera de l’histoire et du fonctionnement interne de l’Assemblée. Je suis certaine qu’on parlera beaucoup de l’édifice lui-même. Nous aurons peut-être l’occasion de parler avec des invités.

[00:01:17] Stephanie : Nous deux, on en sait pas mal à propos de l’Assemblée et nous avons hâte de partager toutes nos anecdotes avec vous. Donc, sans plus tarder, voici notre sujet du mois : une brève histoire de l’Assemblée législative de l’Ontario.

[00:01:29] Erin : Euh, je ne suis pas certaine de « brève », mais on essayera. L’Assemblée législative de l’Ontario, ou Queen’s Park, se trouve au centre-ville de Toronto. Si vous connaissez la ville, vous savez qu’elle est très centrale. Et le nom « Queen’s Park » réfère à l’espace vert environnant, qui a été officiellement ouvert en 1860 et nommé par le futur roi Édouard VII en l’honneur de sa mère — vous avez peut-être entendu parler d’elle —, la reine Victoria. Depuis l’ouverture de l’édifice de l’Assemblée législative en 1893, Queen’s Park est le siège du pouvoir exécutif de l’Assemblée législative de l’Ontario.

[00:02:02] Stephanie : Okay. Je ne suis pas douée en mathématiques, mais je crois que notre édifice a plus de 127 ans.

[00:02:08] Erin : Tout à fait.  Mais notre histoire remonte encore plus loin dans le temps, en 1792. L’édifice parlementaire n’était même pas à Toronto.

[00:02:17] Stephanie : Le saviez-vous? Lorsqu’on parle de la toute première législature, ce n’était même pas le Parlement de l’Ontario.

[00:02:24] Erin : Ooh. J’aime ces moments anecdotiques!

[00:02:26] Stephanie : Ben, j’ai un bac en histoire et j’aime pouvoir en profiter. Laisse-moi mettre mes connaissances en pratique. La Loi constitutionnelle de 1791 a créé les colonies britanniques du Haut-Canada et du Bas-Canada, qui sont maintenant l’Ontario et le Québec.

[00:02:38] Erin : Même si je connais la réponse, je me mélange toujours entre les deux.

[00:02:42] Stephanie : C’est un peu déroutant. Si l’on regarde une carte, le Québec est plus haut que l’Ontario, donc les noms ont l’air d’être inversés. En fait, les noms sont liés au courant du fleuve Saint-Laurent. Donc il est logique que l’Ontario soit le Haut-Canada puisqu’il se trouve en amont du Québec.

[00:03:04] Erin : C’est un très bon conseil. Je vais m’en rappeler pour la prochaine fois. Mais revenons-en à il y a 200 ans, là où notre histoire commence véritablement avec la première session parlementaire du Haut-Canada.

[00:03:17] Stephanie : Erin, imagine ça : nous sommes en 1792 et nous nous retrouvons dans la ville pittoresque de Newark, maintenant connue sous le nom de Niagara-on-the-Lake. C’est ici que le lieutenant-gouverneur John Graves Simcoe a ouvert la séance de l’Assemblée législative du Haut-Canada pour la première fois. À cette époque, les sessions parlementaires se tenaient dans plusieurs édifices, y compris Navy Hall, un édifice militaire situé près de la rivière Niagara. Mais l’Assemblée n’est pas restée à Newark très longtemps.

[00:03:43] Erin : T’as raison. Elle n’y est pas restée longtemps du tout à cause des tensions croissantes entre les Américains et les Britanniques. John Graves Simcoe a été obligé d’éloigner l’Assemblée de la frontière américaine. La construction d’un nouvel édifice parlementaire à York, qui est maintenant Toronto, a commencé à l’été de 1794, et a duré à peu près trois ans.

[00:04:05] Stephanie : L’édifice se trouvait à l’intersection des rues Front et Parliament. Le saviez-vous? La rue Parliament est nommée ainsi parce que c’est là où se trouvait l’édifice parlementaire. Désolée. Je m’emballe parce que lorsque je suis déménagée à Toronto, je ne comprenais pas pourquoi la rue s’appelle « Parliament » alors que Queen’s Park se trouve si loin. L’édifice, qui était construit de briques rouges, ressemblait au palais de justice du coin. La construction de l’édifice aurait été un énorme projet, étant donné que la population de York comptait environ 600 personnes à l’époque, et ce, y compris les 200 hommes qui occupaient la garnison de Fort York.

[00:04:38] Erin : Le Fort York était la raison principale pour laquelle Simcoe a choisi York plutôt que London, en Ontario, qui était son choix initial. Le saviez-vous? C’est Simcoe lui-même qui a nommé la ville de London. Cependant, les tensions entre les Britanniques et les Américains ont continué à croître, jusqu’à ce qu’une guerre éclate — vous en avez déjà peut-être entendu parler —; la guerre de 1812. En avril 1813, pendant l’infâme bataille de York, des troupes américaines ont envahi la ville et ont mis le feu à plusieurs immeubles, y compris l’édifice parlementaire original. Elles sont même parties avec notre masse parlementaire!

[00:05:10] Stephanie : Restez à l’écoute pour en savoir plus sur la masse dans un épisode à venir! Toutefois, la perte de l’édifice et de la masse n’a pas empêché l’Assemblée de se réunir. Elle siégea temporairement dans un hôtel proche pendant la construction d’un nouvel édifice situé sur le même terrain que l’édifice original et qui fut complété en 1820. Malheureusement, celui-ci fut également incendié; cette fois-ci, par accident.

[00:05:32] Erin : Hmm. Je ne sais pas, Stephanie. Les incendies semblent être un thème récurrent dans notre histoire.

[00:05:38] Stephanie : Il semble qu’on est vraiment malchanceux. On devrait dédier tout un épisode aux incendies.

[00:05:44] Erin : Ooh. J’aime beaucoup l’idée. Il va falloir la laisser mijoter.

[00:05:48] Stephanie : Ha! Mijoter.

[00:05:50] Erin : J’aime bien mes jeux de mots, mais en tout cas. Je m’écarte du sujet. Revenons-en à notre histoire. L’Assemblée siégea temporairement aux palais de justice près des rues Church et King jusqu’à l’ouverture du nouvel édifice en 1832. Le nouveau, nouvel édifice parlementaire se situait à l’intersection des rues Front et Simcoe, donc pas trop loin. C’était un édifice plus complexe avec deux chambres : l’une pour l’Assemblée élue et l’autre pour le conseil législatif nommé. Il y avait aussi quelques bureaux.

[00:06:23] Stephanie : L’édifice, bien qu’il fût construit pour le parlement du Haut-Canada, fut ensuite converti pour servir de lieu de rencontre au gouvernement de la Province du Canada, qui a été constituée lorsque les sièges du Haut-Canada et du Bas-Canada furent combinés par l’Acte d’Union de 1840, devenant ainsi le Canada-Ouest et le Canada-Est. Le saviez-vous? La capitale de la Province du Canada a changé six fois avant la Confédération en 1867. Donc l’édifice n’a pas été utilisé souvent.

[00:06:47] Erin : Donc, déjà dans les années 1870, l’édifice était assez dégradé. L’état de l’édifice mena la nouvelle Province de l’Ontario à lancer, dans les années 1880, un concours international pour concevoir un nouveau bâtiment sur le terrain actuel de Queen’s Park. Un jury de trois personnes fut formé pour examiner les présentations de plan, notamment celle de l’architecte britannique, Richard Waite. Les membres du jury, y compris M. Waite, déclarèrent toutes les présentations inadéquates, soit parce que le coût estimé de chaque plan dépassait le budget de 500 000 $, ou pour d’autres raisons quelconques. Le gouvernement de l’époque consentit à augmenter le budget à 750 000 $, ce qui était une importante augmentation à l’époque. Le jury dut revoir les demandes.

[00:07:28] Stephanie : Même avec l’augmentation du budget et les plans révisés, le jury, encore une fois, jugea toutes les demandes inadéquates. En fait, M. Waite blagua même qu’il pouvait créer un meilleur plan avec une main attachée dans le dos. Quelle confiance ! Dans un geste controversé, le gouvernement demanda à M. Waite de présenter ses plans pour le bâtiment. Le gouvernement les approuva rapidement et les travaux commencèrent en 1886. Le saviez-vous? Certains architectes étaient furieux que le contrat soit octroyé à M. Waite ce qui les poussa à former l’Ordre des architectes de l’Ontario peu après.

[00:07:58] Erin : Après un peu plus de six ans, le nouvel édifice parlementaire fut ouvert le 4 avril 1893. Et plus de 127 ans plus tard, nous y sommes encore.

[00:08:09] Stephanie : Super! C’était bien pour une brève histoire, mais ça en a fait beaucoup à dire. Et maintenant que nous avons couvert l’histoire de l’édifice, attaquons-nous aux personnes qui font fonctionner le parlement : les représentantes et représentants élus, soient les députées et députés de l’Assemblée législative de l’Ontario, aussi dit députées et députés provinciaux.

[00:08:26] Erin : Les députées et députés d’aujourd’hui seraient méconnaissables pour les députés originaux du 13e siècle en Angleterre. À vrai dire, beaucoup de choses de nos jours leur seraient méconnaissables, n’est-ce pas?

[00:08:37] Stephanie : Imagine s’ils voyaient l’électricité.

[00:08:39] Erin : Honnêtement, ça m’épaterait si j’étais à leur place. Enfin, bref. Puisque notre système parlementaire est basé sur le système britannique de Westminster, nous pouvons en fait tracer les origines de nos députées et députés au 13e siècle. À cette époque, le parlement était un rassemblement d’hommes connus, surtout de la haute société, qui étaient convoqués par le roi une ou deux fois par année, au plus. Les réunions étaient diverses, mais le sujet le plus commun était les questions de fiscalité. Au fil du temps, les pouvoirs du parlement ont été élargis et de plus en plus de citoyens ordinaires se sont impliqués dans les travaux parlementaires.

[00:09:10] Stephanie : Passons aux colonies britanniques et au premier parlement du Haut-Canada. Un petit groupe de députés était élu par les colons plutôt que d’être convoqué par le roi. Le rôle des députés était très limité puisque le lieutenant-gouverneur et son conseil exécutif nommé avaient le pouvoir d’opposer leur veto aux décisions du groupe. Ceci a beaucoup changé grâce à la mise en place d’un gouvernement responsable en 1848. Le nouveau concept de « gouvernement responsable » assure la capacité des députés élus de tenir le gouvernement responsable de ses actions. Le système est encore en place aujourd’hui et c’est pourquoi le conseil exécutif ne peut pas prendre de décision sans vérification. L’approbation du budget du gouvernement est un excellent exemple du gouvernement responsable en action aujourd’hui.

[00:09:50] Erin : Restez à l’écoute pour en apprendre plus sur le sujet du gouvernement responsable lors d’un épisode à venir. Il y a eu beaucoup de changements après la mise en place du gouvernement responsable et avant la Confédération en 1867. C’est vraiment la date où l’on considère le début de notre parlement moderne en Ontario. Il y avait seulement 82 députés élus à la première assemblée et ils représentaient en grande partie les régions du sud de la province. Le rôle des députés en était un à temps partiel. La plupart des députés poursuivaient d’autres carrières — fermiers, médecins, avocats… vraiment toute sorte de professions. L’Assemblée siégeait très peu et la plupart des députés n’avaient même pas de bureau dans l’édifice. Ils utilisaient tout simplement des portemanteaux lorsqu’ils travaillaient dans la Chambre.

[00:10:29] Stephanie : Vraiment différent par rapport à aujourd’hui. De nos jours, être député est un travail à plein temps. Les députées et députés partagent leur temps entre leurs circonscriptions et Queen’s Park. Ils rencontrent souvent les électrices et électeurs, participent à des évènements communautaires, prennent part aux débats sur des lois proposées, discutent avec des intervenantes et intervenants, et participent aux réunions de comité.  

[00:10:46] Erin : Le nombre de députées et députés a également beaucoup changé au fil du temps pour correspondre à la population de la province. Le saviez-vous? Lorsque l’édifice a ouvert pour la première fois, il y avait beaucoup de bureaux vides. Par contre, on a dû élargir au fil des années dans des édifices avoisinants puisqu’on manquait d’espace. Nous comptons présentement 124 députées et députés, ce qui peut sembler être un chiffre élevé, mais on en comptait 130 auparavant. C’est bien loin des 82 députés de 1867.

[00:11:12] Stephanie : Survol rapide : les responsabilités et le nombre de députées et députés ont changé, mais les titres ont également changé. À l’origine, les représentants élus de l’Ontario étaient appelés, en anglais, soit « MPP » (ou députés provinciaux), soit « MLA » (ou députés de l’Assemblée législative). C’était le cas jusqu’aux années 1980, lorsqu’on a commencé à les appeler exclusivement « MPP ». En fait, la plupart des autres provinces et territoires du Canada continuent à utiliser le terme « MLA » ou députée et député de l’Assemblé législative, sauf au Québec, à Terre-Neuve-et-Labrador, et chez nous, en Ontario.

[00:11:46] Erin : Wow, Stephanie. Honnêtement, tout ça est fascinant, mais regarde l’heure! Nous avons abordé tellement de sujets aujourd’hui.

[00:11:52] Stephanie : Okay. Mais d’abord, il faut connaître notre compte de moments « le saviez-vous? »

[00:11:56] Erin : Ah, il ne faut pas laisser le public en suspense. T’as raison, c’est l’élément le plus important. D’après moi, j’en compte six.

[00:12:03] Stephanie: Excellent. On devrait viser sept pour la prochaine fois.

[00:12:06] Erin : Je suis d’accord.

[00:12:07] Stephanie : Et on a encore des tas de choses à dire. On espère vous voir la prochaine fois lorsqu’on discutera un peu plus du parlement et du gouvernement.

[00:12:14] Erin : Ouais. Est-ce que les deux sont en fait la même chose, sinon c’est quoi la différence?

[00:12:17] Stephanie : Merci d’avoir écouté « Parlons du parlement ». Où nous enseignons au public tout ce qui a trait au parlement.

[00:12:20] Erin : On doit y aller. J’entends la sonnerie.

[00:12:29] Stephanie : Le balado « Parlons du parlement » est produit par la Direction du protocole parlementaire et des relations publiques de l’Assemblée législative de l’Ontario.

[00:12:35] Erin : Médias sociaux gérés par la Direction du protocole parlementaire et des relations publiques de l’Assemblée législative de l’Ontario.

[00:12:41] Stephanie : Les recherches ont été effectuées par le Bureau des recherches pour la Table de l’Assemblée législative de l’Ontario.

[00:12:45] Erin : Merci de nous avoir écoutées. Si vous avez aimé cet épisode, veuillez nous appuyer en le partageant et en vous abonnant.

[00:12:52] Stephanie : Pour plus d’anecdotes concernant le parlement de l’Ontario, suivez-nous sur Twitter : @parloneducation (lien externe). Et en anglais sur Twitter et Instagram : @onparleducation (lien externe).

[00:13:03] Erin : Encore une fois, merci et à la prochaine.