Seven Fallen Feathers: Racism, Death, and Hard Truths in a Northern City, Tanya Talaga (House of Anansi Press, 2017)
En 1966, Chanie Wenjack, âgé de douze ans, est mort gelé sur les rails d’un chemin de fer après s’être enfui de son pensionnat. Une enquête a été menée et quatre recommandations ont été faites pour prévenir une telle tragédie. Aucune de ces recommandations n’a été mise en place.
Plus d’un quart de siècle plus tard, entre 2000 et 2011, sept élèves autochtones de niveau secondaire sont morts à Thunder Bay, en Ontario. Ils se trouvaient tous à des centaines de kilomètres de leur famille, qu’ils avaient été obligés de quitter pour aller vivre dans une ville étrangère et inhospitalière. Cinq d’entre eux ont été retrouvés morts dans une des rivières qui se trouvent autour du lac Supérieur, près d’un lieu sacré pour les Autochtones. Jordan Wabasse, gentil garçon et joueur de hockey étoile, est disparu lors d’une nuit où le thermomètre indiquait vingt degrés sous zéro. Le corps du petit-fils du célèbre artiste Norval Morrisseau, Kyle, a été repêché d’une rivière, comme celui de Curran Strang. Robyn Harper est morte dans le corridor de la pension où elle vivait, et Paul Panacheese s’est inexplicablement effondré sur le plancher de sa cuisine. La mort de Reggie Bushie a finalement donné lieu à une enquête, sept ans après la découverte du corps de Jethro Anderson, le premier garçon à avoir été retrouvé sans vie dans une rivière.
S’appuyant sur une narration enlevante centrée sur la vie des élèves, le livre de la journaliste d’enquête primée Tanya Talaga plonge dans l’histoire de Thunder Bay, cette petite ville nordique qui est devenue le symbole des difficultés du Canada à respecter les droits de la personne des Autochtones.
